Pourquoi opter pour du coton organique?
Saviez-vous que le coton est le premier produit de consommation de masse de l’histoire? Originaire de l’Inde le coton devint populaire à cause de sa légèreté et de son faible coût. Il remplaça rapidement la soie, la laine et le lin dans les pays occidentaux et ce à travers toutes les strates sociales. En 1700, le coton se trouvait partout sur la planète et il habillait autant les servants que les riches.


Le coton n'a pas besoin d'être organique pour être un choix écolo
C'est faux.
Pour plusieurs, si une fibre est naturelle (à base de plante), elle est écologique. Au contraire, le coton est l’une des fibres les plus polluantes du monde.
Le coton représente 40% de la production textile mondiale. Il est principalement produit en Inde, en Chine, aux États-Unis et au Brésil. Le coton a toujours été la cible des insectes. C’est pourquoi sa culture nécessite une quantité massive de pesticides. Concrètement, la culture du coton qui représente 2,5% des terres agricoles mondiales utilisent 24% des pesticides vendus dans le monde.
Impacts de l'utilisation des pesticides
Premièrement, l’Organisme mondiale de la santé estime qu’environ 20 000 décès par an sont liés à l’utilisation des pesticides. Tout d'abord, l’épandage est dangereux pour les travailleurs. Ensuite, les pesticides se retrouvent dans le sol, les nappes phréatiques et dans l’eau ce qui est dangereux pour les communautés situées près des champs de coton. On remarque entre autres que les agriculteurs et que les communautés environnantes développent particulièrement nombreux cancers et maladies pulmonaires.
Deuxièmement, l’utilisation de pesticides diminue la productivité des sols. Les agriculteurs se tournent donc vers des engrais chimiques qui eux aussi ont des impacts sur la santé des travailleurs et sur l’environnement.
Finalement, une des solutions proposées aux agriculteurs pour diminuer leur consommation de pesticides est d’acquérir des graines génétiquement modifiées (OGM). Ces dernières se vendent 17000% plus cher que les graines conventionnelles. Malheureusement (ou heureusement) la nature étant ce qu’elle est, elle finit toujours par s’adapter à son environnement et les agriculteurs se retrouvent dans des cercles vicieux où ils doivent constamment acheter plus d’insecticides et de graines OGM. Il en résulte un endettement important et la création d’insectes ultra-résistants sur qui autant les pesticides que les graines OGM n’ont aucun impact.
En Inde seulement, on répertorie 25 000 suicides de fermiers depuis les 16 dernières années. L’endettement de ces derniers est souvent en cause.
10 000 litres d’eau pour 1 jeans
On estime qu’il nécessite 10 000 litres d’eau pour fabriquer un jeans, ce qui équivaut à environ 117 piscines hors terre, et qu’il nécessite environ 2500 litres d’eau pour fabriquer un t-shirt, soit environ 29 piscines hors terre. Les pesticides sont en partie responsables de cette consommation d’eau car ces derniers appauvrissent les sols qui demandent alors plus d’eau. De plus, plusieurs « lavages » sont nécessaires pour enlever les résidus de pesticides sur la fibre.
La solution : le coton organique
Le coton organique (ou biologique), est cultivé sans OGM, engrais chimiques ni pesticides. En plus de sa culture sans produit chimique, la certification « organique » implique une fibre blanchie à l’eau oxygénée et non au chlore et une teinture réalisée sans métaux lourds et produits cancérigènes.
Toutefois, le rendement d’une culture organique est moindre et son coût plus élevé. Une façon d’augmenter le rendement serait de laisser tomber les monocultures qui appauvrissent les sols et rendent les champs vulnérables aux insectes. D’un autre côté, les certifications valent très cher, un agriculteur qui a une certification biologique peut vendre sa fibre plus chère ce qui en fait un investissement rentable.
Les avantages du coton organique

Moins de problèmes de santé
La culture du coton organique peut réduire la toxicité de la fibre jusqu’à 93% comparativement au coton conventionnel. Les maladies liées aux pesticides sont donc éliminées.
Considérant que les toxines absorbées lors de la culture du coton conventionnel reste dans la fibre et donc se retrouve dans nos vêtements, le coton organique est plus sain pour les personnes qui ont une peau sensible.
Moins néfaste pour l’environnement
Il est difficile de chiffrer la réduction de l’impact sur l’environnement de la production du coton organique. Nous avons vu que les pesticides se retrouvent dans le sol et l’eau environnant. S’ils ont un impact sur la santé humaine, ils ont aussi un impact sur la santé des écosystèmes, de la faune et de la flore. Ce que l’on sait est que comparativement à un jean en coton conventionnel, un jean en coton organique réduit de 46% son impact sur le réchauffement climatique et de 70% les risques d’acidification.
Un meilleur sol
Comme aucun engrais chimique n’est accepté et tout simplement parce que moins d’engrais et fertilisants sont nécessaires dans la culture biologique, on constate une diminution de 26% de l’érosion du sol.
Moins d’énergie consommée
La production de coton organique réduit de 62% la consommation d’énergie comparativement au coton conventionnel. C’est un point très important considérant que plusieurs pays où le coton est produit utilisent de l’énergie provenant du charbon.
Moins d’eau consommée
L’analyse de cycle de vie d’un jean en coton organique révèle qu’on diminue de 91% la consommation d’eau pour sa production comparativement à un jean en coton conventionnel.
Une fibre de meilleure qualité
La fibre de coton biologique est plus douce et plus souple. Selon certain elle serait même de meilleure qualité puisqu'elle n’est pas abimée par les produits chimiques.
Bref, pour un coût 20% plus cher que le coton conventionnel, nous trouvons que le coton organique est un excellent compromis !
Magasiner notre collection en coton organique.
Sources:
Empire of things: How we became a world of consumers, from the fifteen century to the twenty first, Frank Trentmann, 2016Sustainability and social change in fashion, Leslie Davis Burns, 2019
Pour une garde-robe responsable, Léonie Daignault-Leclerc, 2019
Technologie des textiles, 4e édition, Daniel Weidmann, 2020